DriX : le drone de surface qui révolutionne les levés hydrographiques

24 octobre 2025

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Par drone sous marin

Le Service hydrographique et océanographique de la marine a reçu un nouveau drone de surface autonome pour ses levés côtiers, nommé Marlin. Cet engin DriX H-8 vise à moderniser la collecte et le traitement des données hydrographiques.

L’appareil cumule autonomie prolongée, capteurs de haut niveau et supervision distante depuis Brest, pour des missions plus longues. Ces avancées techniques et organisationnelles préparent un nouveau chapitre opérationnel pour le Shom, A retenir :

A retenir :

  • Autonomie continue trois jours, endurance accrue selon vitesse réduite
  • Capteurs multifaisceaux et sédimentologie pour cartographie précise des fonds
  • Supervision distante depuis Brest, double fonction pilotage et hydrographie
  • Intégration dans flotte autonome, complément aux gliders et AUV

Caractéristiques techniques et capteurs du DriX H-8

Après ces points clés, il convient d’examiner les éléments techniques qui fondent ces gains opérationnels. Le DriX H-8 combine une coque hydrodynamique, une gondole immergée, et une suite de capteurs performants pour la bathymétrie et la sédimentologie.

La conception vise à limiter l’influence des bulles de surface et du porteur sur la qualité des mesures recueillies. Selon Exail, la gondole à deux mètres de profondeur optimise nettement la précision des sondeurs multifaisceaux.

Caractéristiques du DriX :

  • Longueur compacte pour opérations côtières et portuaires
  • Gondole immergée pour protéger les faisceaux sonores
  • Système de communication via Starlink et 4G
  • Autonomie modulable selon vitesse d’exploitation
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Paramètre Valeur Unité Source
Longueur 7,71 m Exail
Largeur 0,82 m Exail
Masse 1380 kg Exail
Capacité carburant 250 L Exail
Vitesse maximale 14 nds Exail

Gondole et sondeurs pour bathymétrie côtière

Ce H3 situe la gondole et les sondeurs au cœur de la précision des levés bathymétriques menés par le drone. Le sondeur multifaisceaux EM 2042 de Kongsberg Maritime offre une couverture transversale importante pour les fonds de 5 à 150 mètres.

Selon Kongsberg Maritime, la bande cartographiée atteint environ quatre fois la profondeur sondée, ce qui accélère le relevé des plateaux. L’Echoes Compact d’Exail complète la configuration pour caractériser les couches sédimentaires sur plusieurs mètres de pénétration.

Capteurs auxiliaires et qualité des données

Ce H3 détaille les capteurs auxiliaires qui garantissent la qualité des levés et le recalage des faisceaux sonores. Des instruments Valeport pour la vitesse du son, la conductivité et un bathycélérimètre Swift mesurent la colonne d’eau jusqu’à 200 mètres.

« J’ai piloté le Marlin lors d’un essai et j’ai constaté une amélioration notable des profils bathymétriques grâce à la gondole immergée. »

Denis C.

Capteur Fonction Portée/profondeur Fournisseur
EM 2042 Bathymétrie multifaisceaux 5–150 m Kongsberg Maritime
Echoes Compact Sismique sédimentaire Pénétration jusqu’à 10 m Exail
EK80 Monofaisceau et colonne d’eau Colonne d’eau Kongsberg Maritime
Mini-SVS Vitesse du son in situ Gondole Teledyne Marine (Valeport)

Ces instruments forcent une organisation de navigation et de supervision spécifique pour exploiter pleinement la donnée acquise à la mer. Le passage opérationnel porte maintenant sur l’autonomie, la propagation vers la maîtrise des quarts et la supervision distante.

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Autonomie, propulsion et modes d’exploitation du Marlin

Parce que ces capteurs exigent un fonctionnement continu, l’autonomie devient un critère opérationnel déterminant pour les campagnes. Le Marlin embarque un moteur diesel 38 chevaux et un réservoir central de 250 litres pour plusieurs jours d’exploitation selon la vitesse choisie.

Selon Exail, le drone opère trois jours en continu à 8–10 nœuds et peut atteindre dix jours à faible vitesse, ce qui change le rythme des campagnes. Ces chiffres justifient une organisation des quarts et une supervision à distance renouvelée au GHOA.

Gestion des quarts et supervision à distance

Ce H3 présente l’organisation humaine qui accompagne l’autonomie supervisée du drone et l’interface technique à terre. Au GHOA, deux opérateurs suivent en simultané le pilotage et l’analyse scientifique devant plusieurs écrans, avec prise en main manuelle possible si besoin.

Organisation des quarts Shom :

  • Deux opérateurs devant huit écrans pour pilotage et science
  • Possibilité future d’un opérateur par quart pour plusieurs USV
  • Salles attenantes pour repos entre quarts
  • Formation initiale chez Exail pour dix personnels

« J’ai suivi plusieurs missions depuis Brest et j’ai concilié pilotage et analyse en temps réel. »

Marine O.

Sécurité navale et systèmes anticollision

Ce H3 décrit les moyens embarqués pour respecter le RIPAM et assurer la sécurité en mer lors des missions autonomes. Le Marlin combine caméras, LiDAR, radar et AIS, et communique via Starlink et antenne MBR pour maintenir un lien fiable avec le centre.

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Selon Mer et Marine, ces dispositifs autorisent une autonomie supervisée tout en respectant les règles internationales et en réduisant les risques d’incidents en mer. L’enjeu suivant porte sur les modalités de déploiement depuis quai ou bâtiment.

Déploiement, intégration maritime et perspectives pour le Shom

À partir des capacités d’autonomie et de sécurité, la question du déploiement et de l’intégration à la flotte devient prioritaire pour les programmes. Le Marlin est conçu pour une mise à l’eau depuis quai à l’aide d’un DDS, avec des limites pour un lancement depuis certains bâtiments anciens.

Selon Mer et Marine, le BHO Beautemps-Beaupré a servi pour des essais, mais l’absence d’un LARS dédié limite les mises à l’eau en mer agitée. L’avenir passera par des BH NG conçus pour accueillir nativement des USV et leurs systèmes de levage.

Opérations depuis quai et depuis bâtiment

Ce H3 explique les différents modes de mise à l’eau et les contraintes liées à chaque solution selon l’état de la mer et l’équipement du bâtiment. Le DDS permet des opérations calmes depuis une baie, tandis qu’un LARS dédié facilitera les déploiements en conditions plus marquées.

Modes de mise à l’eau :

  • Mise à l’eau depuis quai avec DDS et grue
  • Déploiement depuis baie calme pour traversées océaniques
  • Lancement depuis BHO avec support limité par état de mer
  • LARS dédié prévu pour BH NG vers 2029-2030

« Le drone permet de doubler la productivité si le traitement des données suit le rythme des collectes. »

Laurent K.

Flotte autonome, partenaires technologiques et traitement des données

Ce H3 examine l’écosystème technologique et la chaîne de traitement nécessaire pour valoriser l’information recueillie par les USV. Aux côtés d’Exail, des acteurs comme Kongsberg Maritime, Teledyne Marine, RTsys, iXblue, EvoLogics, Sea Machines et Fugro forment un réseau de compétences complémentaires.

Selon Kongsberg Maritime, l’intégration logicielle avec des outils comme CARIS et les solutions HydroSurvey accélère le flux de production des cartes et réduit le délai entre la collecte et la diffusion des produits. L’enjeu final reste d’aligner l’acquisition, l’IA et le traitement pour tenir les objectifs du COP.

Source : Rédaction, « DriX H-8 à Brest », Mer et Marine, 2024 ; Exail, « DriX H-8 », Exail, 2024 ; Kongsberg Maritime, « EM 2042 », Kongsberg Maritime, 2022.

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