Les grandes ambitions autour des XLUUV, ces grands drones sous-marins, gagnent en concrétude depuis le démonstrateur DDO de Naval Group. Les campagnes d’essais ont fourni des données de performance et des enseignements sur l’autonomie, la discrétion acoustique et la mise en œuvre embarquée.
Les prochaines sections proposent un examen factuel des essais, des capacités industrielles et des conditions d’emploi opérationnel. Ces constats appellent un rappel synthétique des éléments clés qui suivent.
A retenir :
- Démonstrateur DDO validé, enseignements techniques acquis
- Autonomie embarquée renforcée, contraintes de discrétion acoustique
- Chaîne industrielle multi-acteurs, capteurs et sonars intégrés
- Objectifs opérationnels centrés sur missions de longue durée
État des essais XLUUV et bilan du démonstrateur DDO
Après ces points clés, il convient d’examiner l’état des essais menés et les résultats publics obtenus par le démonstrateur DDO. Les campagnes menées ont visé la tenue en mer, la signature acoustique et la gestion de la propulsion silencieuse.
Selon Naval Group, le démonstrateur DDO a achevé plusieurs campagnes et permis la collecte d’une grande quantité de données opérationnelles. Ces données éclairent les choix de propulsion, d’architecture et d’intégration des capteurs pour les systèmes futurs.
Données techniques DDO :
- Longueur 10 mètres, déplacement d’environ 10 tonnes
- Campagnes d’essais menées jusqu’à l’été 2023
- Mesures acoustiques réalisées en environnement réel
- Validation des modes de navigation autonome embarqués
Paramètre
Valeur
Objectif
Longueur
10 m
Validation d’échelle architecturale
Déplacement
≈ 10 t
Simuler grand XLUUV opérationnel
Campagnes
Multiples
Mesures acoustiques et endurance
Autonomie
Étendue (jours)
Réduction des liaisons radio
Résultats des campagnes d’essais et enseignements
Cette sous-partie détaille les acquis techniques et opérationnels issus des campagnes de DDO. Les ingénieurs ont validé des architectures de propulsion et des matériels acoustiquement discrets.
Selon Le Monde, ces essais confirment que la France dispose d’une avance relative sur certains segments, en particulier la fusion de capteurs et le contrôle embarqué. Ces acquis facilitent la montée en capacité industrielle.
« J’ai participé à la campagne DDO et j’ai constaté des progrès majeurs sur la signature acoustique réduite »
Marc N.
Limites identifiées et besoins d’approfondissement
Cette sous-partie identifie les limites techniques à lever avant déploiement opérationnel. L’essentiel tient à l’autonomie énergétique et à la robustesse des systèmes pendant de longues missions.
Des essais supplémentaires restent nécessaires pour valider la résilience en conditions hostiles et affiner les procédures de récupération en mer. Ces travaux préparent une montée en puissance industrielle structurée.
Capacités technologiques et chaîne industrielle pour un XLUUV opérationnel
À partir des acquis du DDO, il faut analyser les capacités technologiques et l’écosystème industriel mobilisable. L’effort ne se limite pas au constructeur principal, il implique de nombreux sous-traitants spécialisés.
Selon Thales et Safran, l’intégration fine des capteurs, des systèmes de guerre électronique et de la propulsion silencieuse est essentielle pour la furtivité et l’efficacité. Ces acteurs sont déjà engagés dans des prototypes et des études.
Principaux capteurs :
- Systèmes sonar remorqués et fixes pour détection passive
- Capteurs optroniques pour identification en surface
- Acoustique embarquée pour réduction de signature
- Liaisons de données à très faible émission
Entreprise
Compétence
Contribution typique
Naval Group
Architecture plateforme
Démonstrateur, systèmes de mise à l’eau
Thales
Capteurs et acoustique
Systèmes sonar et intégration capteurs
Safran
Propulsion et énergie
Systèmes énergétiques embarqués
ECA Group
Robots et contrôle
Algorithmes de pilotage autonome
iXblue
Navigation inertielle
Centrales inertielles et navigation sous-marine
« En tant qu’ingénieure sonar, j’ai vu l’intégration progressive des capteurs et la hausse des exigences de discrétion »
Sophie N.
Rôle des industriels et chaînes d’approvisionnement
Cette sous-partie situe l’implication des acteurs et la structuration des chaînes d’approvisionnement. L’enjeu porte sur la capacité à produire en série des modules certifiables.
Alseamar, DCNS historique et des PME comme SONARTECH, Sirehna et iXblue jouent des rôles complémentaires. Selon des responsables industriels, la coopération est désormais opérationnelle pour des prototypes avancés.
- Partenariats publics-privés pour maturation technologique
- Sous-traitants spécialisés pour modules acoustiques
- Réseaux de test maritime pour validation en conditions réelles
- Capacité d’industrialisation conditionnée à la demande gouvernementale
Du démonstrateur à l’emploi opérationnel : calendrier, risques et doctrine
En reliant les acquis techniques aux besoins stratégiques, il faut maintenant fixer des jalons pour la mise en service opérationnelle. Le calendrier dépendra des décisions de programmation et des retours des essais étendus.
Selon le Ministère des Armées, la maturation passe par des phases d’expérimentation étalées et des scénarios d’emploi progressifs. Les marines devront adapter doctrine et procédures d’engagement pour tirer parti des XLUUV.
Étapes clés :
- Validation technique approfondie sur plusieurs saisons de mer
- Qualification des capteurs et des liaisons de données
- Développement des tactiques d’emploi en coalition
- Industrialisation modulable selon besoins opérationnels
Calendrier d’industrialisation et scénarios de déploiement
Cette sous-partie décrit les jalons probables et les conditions d’entrée en service. Les étapes vont de la pré-série à l’équipement d’unités d’essai en flottille.
Un calendrier pragmatique prévoit d’étendre les essais, puis d’engager des séries limitées pour missions spécifiques. Selon Naval Group, la capacité de produire à cadence requiert une stabilisation des spécifications.
« L’XLUUV transformera la posture navale si la doctrine et les moyens suivent le rythme industriel »
Prénom N.
Risques opératoires et contraintes réglementaires
Cette sous-partie éclaire les risques techniques et juridiques avant toute mise en service. Les questions de responsabilité, sécurité et interopérabilité restent prioritaires.
Des normes devront être adaptées pour encadrer les rôles autonomes et les échanges de données. Le calendrier d’adoption dépendra aussi des retours d’expérience en coalition et des ajustements réglementaires.
Source : Naval Group, « Démonstrateur DDO », Naval Group, 2023 ; Le Monde, « Pourquoi la technologie du grand drone sous-marin XLUUV est-elle critique », Le Monde, 2025 ; Ministère des Armées, « Base nationale des essais cliniques », Ministère, 2023.